La sexualité féminine a longtemps été l’objet de mystères, de fantasmes, et parfois de stigmatisation. Si l’orgasme féminin lui-même a été mis à l’écart des recherches scientifiques pendant des siècles, l’éjaculation féminine et le phénomène des femmes fontaines restent, encore aujourd’hui, sujets à confusion. Pourtant, les avancées scientifiques récentes nous permettent de mieux comprendre ces phénomènes, leurs mécanismes physiologiques, leur lien avec l’orgasme, et leur importance dans l’épanouissement sexuel.
Dans cet article, nous faisons un point complet, entre histoire, biologie, plaisir féminin et accompagnement thérapeutique, afin d’apporter un éclairage sérieux et rassurant pour les femmes, les hommes, et les couples.

L’histoire de l’éjaculation féminine : du mystère à la reconnaissance scientifique

Les premières mentions de l’éjaculation féminine apparaissent dans la Grèce antique. Hippocrate, puis Aristote, décrivaient déjà une émission de liquide chez certaines femmes lors de l’orgasme. Au Moyen Âge, cette manifestation du plaisir féminin a été réprimée, associée à la luxure ou aux comportements immoraux. Il faut attendre la fin du XIXe siècle et les travaux des premiers sexologues pour que l’éjaculation féminine refasse timidement surface dans la littérature médicale.

Le véritable tournant scientifique intervient au XXe siècle avec les recherches d’Alfred Kinsey (1953) et celles de Masters & Johnson (1966), qui observent et documentent les réactions sexuelles féminines. Plus récemment, des études approfondies ont permis de confirmer la présence des glandes de Skene, également appelées prostate féminine, et leur rôle dans l’éjaculation féminine (Salama et al., 2015).

Aujourd’hui, bien que ces phénomènes soient mieux compris, ils restent méconnus du grand public et parfois mal vécus par les femmes elles-mêmes. C’est là qu’intervient l’importance d’une éducation sexuelle décomplexée et d’un accompagnement avec un sexothérapeute bienveillant.

Comprendre le mécanisme de l’éjaculation féminine

Le rôle des glandes de Skene

Les glandes de Skene, situées de part et d’autre de l’urètre, jouent un rôle essentiel dans la production du liquide éjaculé. Ces glandes sont parfois appelées « prostate féminine » en raison de leur structure similaire et de la présence de PSA (prostate-specific antigen), un marqueur également présent dans le sperme masculin. La stimulation de la zone dite « point G » ou complexe clito-urétro-vaginal (CUV) – qui correspond à la paroi antérieure du vagin – entraîne le gonflement des glandes de Skene et leur sécrétion.

Composition du liquide éjaculé

Le liquide éjaculé est différent de l’urine. Des études scientifiques (Levin, 2011 ; Salama et al., 2015) ont montré qu’il contient principalement :

  • De l’eau
  • Du glucose et du fructose
  • Du PSA (antigène spécifique de la prostate)
  • De faibles traces d’urée et de créatinine, bien inférieures à celles présentes dans l’urine

La texture de ce liquide est légèrement laiteuse ou translucide, et sa quantité peut varier d’une femme à l’autre.

🔍 À ne pas confondre : orgasme féminin et éjaculation féminine

L’orgasme féminin est une réaction neurophysiologique intense marquée par des contractions involontaires, un relâchement émotionnel et une sensation de plaisir.
L’éjaculation féminine, elle, correspond à l’expulsion d’un liquide via l’urètre, produit par les glandes de Skene.

Ces deux phénomènes peuvent se produire ensemble, mais l’un n’implique pas forcément l’autre :

  • Une femme peut avoir un orgasme sans éjaculer.
  • Une femme peut éjaculer sans avoir d’orgasme.

En résumé :
👉 L’orgasme est une expérience nerveuse et émotionnelle.
👉 L’éjaculation est un phénomène physique et glandulaire.

Leur coexistence peut intensifier le plaisir, mais chaque femme vit cela différemment.

Comment déclencher cette éjaculation féminine?

La stimulation de la paroi antérieure du vagin, souvent associée à la zone du « point G », peut favoriser l’éjaculation féminine chez certaines femmes. Toutefois, l’existence d’un « point G » en tant que structure anatomique unique est aujourd’hui controversée.

📝 Nota : De nombreuses études ne valident pas l’existence d’un point G comme entité précise. Des chercheurs évoquent plutôt un complexe clito-urétro-vaginal (CUV), regroupant des structures du clitoris interne, de l’urètre et du vagin, qui réagiraient ensemble à la stimulation. Cette zone peut être particulièrement sensible chez certaines femmes, mais son activation varie selon la physiologie de chacune.

Chez certaines, la stimulation de cette région peut provoquer une sensation de gonflement, une envie d’uriner, puis une expulsion de liquide – l’éjaculation féminine. Ce phénomène dépend autant du corps que de l’état émotionnel et de la détente mentale.

Et l’orgasme dans tout ça ?

L’orgasme féminin n’est pas systématiquement lié à l’éjaculation. Il peut survenir seul, être accompagné d’une éjaculation, ou ne pas apparaître du tout.

Il peut être déclenché par des stimulations :

  • Clitoridiennes (externes ou internes)
  • Vaginales (paroi postérieure ou antérieure)
  • Mixtes (zone du complexe clito-urétro-vaginal – CUV)
  • Ou même émotionnelles, dans un état de confiance et de lâcher-prise

Certaines femmes atteignent plus facilement l’orgasme en stimulant le clitoris, d’autres en sollicitant des zones internes. Le rôle des émotions, du stress, de la connaissance de son corps, et du contexte relationnel est souvent déterminant.

🧠 L’orgasme n’est pas une performance mais une expérience personnelle. Il peut évoluer, se découvrir, se renforcer avec le temps, la confiance, ou grâce à un accompagnement thérapeutique adapté.

👉 Chez certaines personnes, notamment les hommes, l’angoisse de performance sexuelle peut freiner l’accès au plaisir, provoquer des troubles érectiles ou bloquer le lâcher-prise.
Lire aussi : Comprendre et vaincre l’angoisse de performance avec un sexologue à Montpellier

Le phénomène des femmes fontaines : une autre réalité physiologique

Le phénomène des femmes fontaines, lui, ne résulte pas directement des glandes de Skene, mais d’un mécanisme d’accumulation de liquide dans la vessie pendant l’excitation sexuelle, puis de son expulsion par l’urètre. Ce liquide est clair, abondant, et sa composition chimique est proche de celle de l’urine, mais avec des différences notables (moins concentré en urée et créatinine, présence de PSA et de glucose).

Peut-on être femme fontaine sans éjaculation féminine ?

Oui. Les deux phénomènes peuvent exister indépendamment. Certaines femmes expérimentent une éjaculation féminine sans phénomène fontaine, d’autres le phénomène fontaine sans véritable éjaculation féminine, et certaines cumulent les deux. Tout dépend de la physiologie individuelle, de la stimulation et du lâcher-prise psychologique.

L’impact des interventions chirurgicales sur l’éjaculation féminine et le phénomène femme fontaine

Hystérectomie et changements physiologiques

L’hystérectomie (ablation de l’utérus), qu’elle soit partielle ou totale, peut influencer indirectement ces phénomènes. L’utérus lui-même ne participe pas à la production du liquide éjaculé ni à celui des femmes fontaines. Cependant, plusieurs facteurs peuvent jouer un rôle :

  • Modification de l’anatomie vaginale (réduction de la profondeur)
  • Lésions nerveuses diminuant la sensibilité pelvienne
  • Altération de la perception corporelle post-opératoire
  • Baisse hormonale en cas d’ovariectomie, entraînant une baisse de la lubrification et de la sensibilité

Peut-on retrouver ces sensations après une chirurgie ?

Oui. Avec un accompagnement sexothérapie, une rééducation périnéale spécialisée, et des techniques comme l’hypnose, il est possible de réapprendre à stimuler ces zones et à réactiver des réponses corporelles positives.

L’importance de l’accompagnement thérapeutique dans la réappropriation du plaisir

L’accompagnement sexothérapeutique permet de :

  • Mieux comprendre son corps sans jugement
  • Retrouver confiance et sécurité dans l’intimité
  • Explorer d’autres sources de plaisir avec douceur
  • Utiliser des outils comme la respiration, la visualisation, l’hypnose et la PNL
  • Travailler sur les blocages inconscients ou les peurs post-traumatiques

Conclusion

L’éjaculation féminine et le phénomène des femmes fontaines, longtemps considérés comme des mystères ou des sujets tabous, sont aujourd’hui reconnus comme des manifestations naturelles et variées de la réponse sexuelle féminine.
Chaque femme a son propre fonctionnement, et il n’existe ni norme ni obligation : l’éjaculation comme l’orgasme est une expérience possible, non obligatoire.

L’objectif n’est pas d’atteindre un phénomène à tout prix, mais de mieux connaître son corps, de se libérer du poids des jugements, et de vivre une sexualité plus libre, plus sereine, et plus connectée à soi.

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Références scientifiques

FAQ – Éjaculation féminine & femmes fontaines

Qu’est-ce que l’éjaculation féminine ?

L’éjaculation féminine est l’expulsion d’un liquide par l’urètre lors de l’orgasme ou d’une stimulation sexuelle intense. Ce liquide, sécrété par les glandes de Skene (parfois appelées « prostate féminine »), est distinct de l’urine et de la lubrification vaginale.

Quelle est la différence entre éjaculation féminine et phénomène des femmes fontaines ?

L’éjaculation féminine implique généralement une petite quantité de liquide produit par les glandes de Skene. En revanche, le phénomène des femmes fontaines se caractérise par une expulsion plus abondante de liquide provenant principalement de la vessie, bien que ce liquide soit clair et inodore.

Toutes les femmes peuvent-elles éjaculer ou être femmes fontaines ?

La capacité à éjaculer ou à être femme fontaine varie d’une femme à l’autre. Certaines femmes peuvent expérimenter ces phénomènes naturellement, tandis que d’autres ne les vivront jamais. Il n’y a pas de norme, et chaque expérience sexuelle est unique.

Est-ce que le liquide éjaculé est de l’urine ?

Des études ont montré que le liquide expulsé lors du phénomène des femmes fontaines contient principalement de l’urine diluée, mais il peut également contenir des sécrétions des glandes de Skene. Cependant, ce liquide est généralement clair, inodore et distinct de l’urine normale.

Comment stimuler l’éjaculation féminine ?

La stimulation de la paroi vaginale antérieure, parfois appelée « point G », peut déclencher l’éjaculation féminine chez certaines femmes. Cette zone n’est pas tourjours considéré comme une structure unique, mais un ensemble nerveux et vasculaire lié au complexe clito-urétro-vaginal. La sensibilité varie selon chaque femme.

Peut-on apprendre à éjaculer ?

Certaines femmes peuvent apprendre à éjaculer grâce à des techniques de relaxation, de respiration et de stimulation ciblée. L’accompagnement par un sexothérapeute peut également être bénéfique.